La transition énergétique certes indispensable à l’Ecologie de la planète est cependant très “métaux-vore” avec le développement des énergies renouvelables, c’est ce qu’a montré un rapport de la Banque mondiale du 10 juillet 2017.
Etat des lieux
Il s’agit avec la transition énergétique de délaisser progressivement les énergies fossiles, productrices de carbone ou l’énergie nucléaire et développer en parallèle d’autres énergies dites renouvelables.
Cette transition énergétique s’inscrit dans un contexte de conscience des enjeux climatiques et environnementaux liés à une dimension socio-économique.
Cette prise en compte varie selon les pays. L’Allemagne suit une politique de sortie du nucléaire avec un développement des énergies renouvelables. La Finlande a choisi de développer les énergies décarbonées avec notamment le nucléaire. Avec une loi d’août 2015, relative à la transition énergétique, la France a pour objectif d’augmenter de 50% la capacité installée des énergies renouvelables d’ici à 2023.
Quel que soit le choix, une transition énergétique est indispensable et se prévoit sur des décennies. Selon l’AIE (Agence Internationale de l’Energie) afin de limiter le réchauffement climatique, les énergies renouvelables devraient représenter 74% en 2060 dans le cadre d’une hausse de la température de 2°C, contre 24% en 2016.
Des énergies renouvelables
Les filières solaires photovoltaïque et thermique, l’éolien, l’hydraulique, la géothermie et les biomasses devraient apporter une forte contribution à la transition énergétique. Mais le développement de ces technologies nécessite pour certaines d’entre elles d’énormes quantités de minéraux et de métaux comme l’aluminium, le cobalt, le cuivre, le fer, le lithium, de terres rares….
Les ressources
La plupart de ces minerais se trouvent dans les pays en voie de développement, en Afrique, Asie ou Amérique latine. Le Pérou, le Chili ou la Bolivie disposent dans leur sous-sol de cuivre et de lithium. Le Brésil possède de grands gisements de fer et de bauxite, l’Afrique du sud et la Guinée du platine, du manganèse ou du chrome et la Chine les a tous, dont les terres rares comme néodyme, scandium ou gadolinium.
Ces terres rares sont relativement abondantes dans la couche terrestre mais rarement concentrées.
Ces terres rares sont indispensables à la miniaturisation et sont utilisées dans l’éolien offshore, le lithium sert pour les batteries Li-ion, l’indium pour le photovoltaïque. Les métaux comme le cuivre sont aussi très utilisés pour les rotors éoliens, la géothermie et tout cablâge, l’argent servira pour certaines batteries et les cellules photovoltaïques tout comme le cadmium ou le selenium.
La Banque mondiale souligne que des conditions d’exploitation de minerais et de métaux de façon inadaptée rendraient négatif le bilan vers la transition énergétique.
Des mesures à prendre
Il est donc nécessaire d’organiser une exploitation “durable” sachant que l’extraction de ces minerais a aussi un impact négatif sur les ressources en eau, les écosystèmes et les populations.
Il est aussi nécessaire d’envisager un contrôle du prix des métaux afin de limiter la spéculation et assurer également un coût environnemental de la transition énergétique abordable pour tous.
Le prix des métaux et minerais étant lié à l’épuisement des stocks, d’autres mesures seraient bienvenues comme le développement et l’organisation de la récupération et du recyclage de tous les composants utilisés par toutes ces technologies.
Il est aussi indispensable de développer la recherche afin de trouver de nouvelles technologies, ou d’améliorer celles qui existent déjà, pour rendre toutes les énergies renouvelables moins “métaux-vores”.
Il incombe enfin à chaque citoyen du monde de prendre en compte l’épuisement des ressources de la planète et d’avoir à son égard un comportement moins énergivore.